David Lama, le jeune prodige tout terrain

David Lama, Hansjörg Auer and Jess Roskelley passed away on the week before Easter. ‪I had had the honour of interviewing David in July and November. He was a pure rising, if not levitating star. I still cannot believe what happened.
Interview in French.

Published in Montagnes Magazine, Jan. 2019.

"Son audacieuse fermeté n’a d’égal que son humble timidité quand on l’approche. Et pourtant… Il symbolise à lui seul cette jeune relève qui a fait bien plus que s’engouffrer dans le sillage de Ueli Steck. Sorte de nains juchés sur les épaules de géants, mais des nains aux chevilles d’acier chrome molybdène. Millennial qui flirte avec la génération Z, il pousse haut et fort sur roche comme sur glace, et donne à ses exploits l’écho médiatique qu’ils méritent. Nous avons voulu en savoir plus sur cet illustre surdoué de la paroi."

Le Lunag Ri I, 6 907 m. Il l’avait tenté à trois reprises depuis 2015. Deux fois avec l’Américain Conrad Anker et une fois en solo, immédiatement après que celui-là, révélant les symptômes d’une crise cardiaque, dut être évacué presto (voir ci-dessous). Ce matin du 25 octobre 2018, un selfie GoPro témoigne de son émotion lorsqu’il l’atteint enfin. David Lama achève les derniers mètres sur l’éminence sommitale, étrave minérale ourlée de neige et suspendue au-dessus du vide. Son visage illuminé est néanmoins creusé par la besogne de trois jours. Les rafales de vent à -30° et la lumière soudaine lui arrachent une larme. À moins que ce ne soit la fièvre de quatre années à méditer cet instant et le trouble de deux bivouacs à plus de 6 000 m d’altitude. Dont le premier de plus 24 heures passées à attendre que s’épuise ce reliquat de vent de mousson.

Le Lunag Ri I, point culminant de la chaîne éponyme à cheval entre le Népal et le Tibet. Cet exploit est à ajouter à ceux que le jeune prodige autrichien de 28 ans a égrenés depuis 2010 et la libération de la voie Brento-Centro dans les Dolomites (8 b max). On connaît les succès qui ont suivi.

En 2012, première en libre et en moins de 24 heures de la forteresse du Cerro Torre par la voie Maestri-Claus-Alimonta – dite du compresseur – avec son compatriote Peter Ortner (une longueur de 8a). En 2013, ouverture de « Bird of Prey » en Alaska avec le Suisse Dani Arnold, autre escalade glaciaire et mixte de 1 500 m avoisinant le 6a. Puis, en 2016, tentative de l’Annapurna III par l’arête sud-est avec Hansjörg Auer et Alex Blümel.

Étoffé de ses premières années de grimpe en compétition, le palmarès de Davis est fourni. Au-delà du listing, quelques réflexions d’une star qui n’est plus montante, mais bien voltigeante. Entretien.

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